Conseils pour s'initier aux sports adaptés

Bonjour à toute la famille Motion Composites ! Je m’appelle Chris Collin et je suis l’heureux propriétaire d’un fauteuil roulant APEX Carbone. Depuis peu, je suis gérant de territoire au sein de l’équipe des ventes de Motion Composites et j’apprécie énormément tous les aspects de cette fonction. Quand j’étais petit, les sports traditionnels ne me plaisaient pas plus que ça, mais au début de l’âge adulte, j’étais toujours à la recherche de ma prochaine poussée d’adrénaline, comme la plupart de mes semblables. Après mon accident en 2008, j’ai à nouveau ressenti ce besoin : il me fallait un exutoire. C’est alors que j’ai découvert la communauté des sports adaptés.

Je suis conscient qu’il n’est pas évident pour certains utilisateurs de fauteuil roulant de savoir par où commencer. Je vais donc partager aujourd’hui quelques conseils précieux pour aider ces personnes à réussir leur transition vers le monde des sports adaptés et à prendre du plaisir dans ce processus. Je répondrai aux questions fréquemment posées en fin d’article. Lisez jusqu’au bout !

Trouvez un mentor… si possible !

Croyez-le ou non, quand j’étais jeune, les sports ne m’intéressaient pas vraiment. J’ai commencé par jouer dans une ligue junior de football, mais j’ai vite compris (une fois à l’école secondaire) que je n’avais pas d’aptitudes particulières pour les disciplines de contact : tous les autres étudiants étaient plus grands, plus rapides et — pour être honnête — plutôt effrayants pour une personne de mon gabarit ! Je me suis trouvé un emploi de plâtrier avec mon frère et mon père, mais j’étais en manque d’adrénaline sportive. C’est là que j’ai découvert ma vraie passion : les sports mécaniques.

Mon père et moi avons commencé le dragster au niveau local, dans le Maine. Nous avons démarré petit avec des véhicules tout-terrain standard et des trois-roues sur un dragstrip de sable de 90 m, sur un site proche connu. On allait à une vitesse folle, mais, comme la plupart des amateurs de sport, on en voulait plus ! On a commencé à modifier notre équipement avec des moteurs de moto de route, puis avec des moteurs de motoneige. On a rapidement atteint des vitesses allant jusqu’à 130 km/h (3,2 secondes pour parcourir les 90 m du dragstrip) : les sensations étaient indescriptibles ! J’ai adoré chaque seconde de ces courses.

C’est après mon accident (T5), alors que je séjournais au Maine Medical Hospital, que j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mentor et m’ouvrir au monde des sports adaptés. Jay m’a tout appris : la vie en toute indépendance, les soins autonomes quotidiens, des petits trucs et astuces auxquels on ne pense pas forcément et, bien sûr, le ski avec un équipement adéquat (il enseignait cette discipline). Sous la supervision de Jay, j’ai rapidement retrouvé la vitesse qui me manquait tant depuis ma blessure, avec des sensations semblables à celles que me procurait la moto.

Chris Collin en plein descente de ski.

L’un des sports que Jay m’a fait connaître était le cyclisme. Imaginez : six centimètres à peine vous séparent de l’asphalte et la vitesse de descente est comparable à celle d’une moto. Je suis devenu accro et j’étais très heureux de faire enfin partie de cette communauté.

Cherchez une communauté près de chez vous

Jay m’avait transmis son amour des sports adaptés. Mû par l’envie d’appartenir à une communauté extraordinaire, je me suis donné pour défi de partager ma nouvelle passion. Rapidement, j’ai été transféré à l’unité de consultation externe d’Atlanta, où j’ai suivi ma rééducation. Dès mon retour, j’ai eu l’idée de rendre à la communauté ce qu’elle m’avait donné et j’ai commencé à travailler bénévolement pour un programme appelé « Maine Adaptive Sports and Recreation ». J’encourageais des personnes découvrir l’univers des sports adaptés. C’est dans ce cadre que j’ai eu le plaisir de rencontrer un jeune homme appelé Kellan. Je suis rapidement devenu son référent principal et son plus grand admirateur ! Bien sûr, ses parents étaient anxieux au départ, mais je leur ai assuré que, dans les sports adaptés, tout est fait pour garantir la sécurité des usagers. Kellan a fait son chemin dans le monde des sports, comme moi en mon temps avec Jay, et ses parents sont désormais ses plus grands supporters. Aux dernières nouvelles, il est toujours très doué !

Mon parcours a été assez incroyable jusqu’ici, mais, si je vous raconte mon histoire, c’est surtout dans le but d’informer. Il y a, partout aux États-Unis, des communautés qui soutiennent les sports adaptés et je vous encourage vivement à vous y impliquer. C’est une expérience qui vous change totalement la vie ! Même si vous n’avez pas l’impression d’avoir des affinités particulières pour un sport (le vélo me faisait peur au début, mais j’adorais la communauté, donc j’ai persévéré), je peux vous assurer que la lutte pour acquérir des aptitudes est vraiment récompensée par la descente ! Je vous recommande de dire oui à tout, de tout essayer. Le principal problème des nouveaux membres, c’est qu’ils ont une fausse conception d’une discipline avant même de l’avoir expérimentée. Grâce à la communauté, tous les sports adaptés sont agréables à pratiquer !

Choisissez le sport qui vous convient !  

Nombreux sont ceux qui pensent que le choix est restreint, mais c’est plutôt le contraire qui est vrai. Il y a des sports de groupe comme le rugby-fauteuil et le basketball et des disciplines individuelles comme le tennis, le cyclisme, le ski nautique et le kayak. L’association don je suis membre, en Nouvelle-Angleterre, a connu un développement exponentiel dans les catégories VTT. Nous avons même réussi à impliquer d’autres régions.

Par où commencer ?

Si vous lisez cet article et vous demandez par où commencer, je vous recommande vivement de contacter les fondations locales. La Kelly Brush Foundation, qui promeut les équipements adaptés, la High Five Foundation, la Challenged Athletes Foundation (C.A.F), par exemple, sont autant de bons endroits pour débuter. Ces structures sont des ressources précieuses et proposent des subventions pour l’achat du matériel nécessaire à la pratique de sports adaptés. Si vous avez besoin d’aide pour trouver des groupes de soutien ou des programmes dédiés, vous pouvez consulter le site de la United Spinal Foundation.

(NDLR: Au Québec, vous pouvez contacter Parasports Québec ou le Centre d'intégration à la vie active.)

Je suis ravi que vous ayez pris le temps de lire mon histoire et j’espère qu’elle incitera au moins quelques-uns d’entre vous à sauter le pas et à rejoindre le monde merveilleux des sports adaptés. Camaraderie, compétition, poussée d’adrénaline et sens de l’accomplissement personnel seront au rendez-vous ! Si vous ne devez retenir qu’une seule chose de cet article, c’est celle-ci : ESSAYEZ DE DIRE OUI… Cela vous ouvrira un univers de possibilités qui vous permettront de DÉPASSER toutes les limites que vous pensiez avoir. C’est un véritable changement de vie qui vous attend !

Chris Collin

FAQ sur les sports adaptés :

Ai-je besoin d’un entraînement particulier ? Est-ce à la portée de tous ?

Selon votre handicap et le type de sport que vous pratiquez, certains aspects ne nécessitent aucune préparation et peuvent être abordés directement. D’autres risquent en revanche d’exiger un peu d’entraînement et de supervision. Il est toujours pertinent de vous faire accompagner au cas où vous ayez besoin d’assistance ou que vous vous retrouviez en mauvaise posture. Certaines organisations proposent un événement unique tandis que d’autres, dédiées aux sports adaptés, prévoient une série de dates et d’horaires pour les différentes activités. S’il faut par exemple un certain temps pour apprendre le ski, le cyclisme se pratique normalement. Seule la position du corps change et, selon votre handicap, vous utiliserez peut-être vos bras plutôt que vos jambes pour pédaler. Les règles sont différentes, notamment pour les sports de terrain. Ainsi, vous pouvez affronter n’importe qui au tennis, mais, si vous êtes en fauteuil, vous avez droit à deux rebonds avant de frapper la balle.

Qu’en est-il de l’équipement ? Est-ce qu’il coûte cher ? Puis-je l’emprunter ?

Certaines organisations de sports adaptés louent les équipements ou les prêtent. C’est une très bonne initiative que de s’impliquer auprès elles, car elles disposent des connaissances nécessaires et peuvent fournir une assistance si vous souhaitez tester un sport. Acquérir votre propre matériel peut se révéler onéreux, mais il existe des subventions pour vous y aider. Je vous conseille d’essayer différents équipements avant d’acheter pour savoir ce que vous aimez et ce qui vous plaît moins, mais aussi pour déterminer la taille et les dimensions qui vous conviennent. En effet, de nombreux équipements adaptés sont fabriqués sur mesure. Pour les disciplines comme le kayak, il ne vous faut pas de matériel personnalisé, sauf si vous avez besoin d’un siège particulier pour vous tenir. Cependant, les longueurs et les largeurs varient, il est donc important de connaître son ressenti dans les différentes configurations.

Accessibilité et transport : est-ce que je peux pratiquer les sports adaptés n’importe où ?

C’est une excellente question, qui n’appelle pas qu’une seule réponse. L’idéal est de disposer d’un véhicule spacieux, car il vous faudra y entreposer votre équipement et, dans certains cas, un fauteuil roulant ordinaire. Je me sers d’un Subaru Outback, ce qui me permet de bénéficier d’une place convenable à l’arrière, à l’abri des intempéries. Certaines personnes utilisent des plateformes qui s’attachent à l’arrière de leur voiture. J’ai moi-même prévu de chercher une remorque pour transporter mon VTT parce qu’il est trop volumineux pour mon véhicule. Je crois qu’il est plus difficile d’emprunter les transports urbains, mais je ne saurais donner trop de conseils à ce sujet, car je vis à la campagne et je conduis. Il vous faudra peut-être faire preuve de créativité. N’hésitez pas à demander de l’aide : vous trouverez toujours des gens prêts à vous donner un coup de main, même des inconnus. Les sports d’équipe nécessiteront éventuellement des renforts et un peu de planification, car ces disciplines requièrent souvent davantage d’équipement et de déplacements. Il est sans doute plus facile de voyager avec son matériel quand on est accompagné par des personnes valides. Certes, prendre l’avion peut sembler relever de l’épreuve, mais si vous utilisez déjà un fauteuil roulant, vous pouvez enregistrer gratuitement un équipement supplémentaire (il sera considéré comme un autre appareil d’aide à la mobilité). Assurez-vous simplement de sécuriser tout ce qui pourrait tomber, car les turbulences sont fortes dans la soute à bagages. 

À propos de Christopher Collin

Représentant des ventes, Motion Composites, Maine

Chris fait partie de l'équipe des ventes États-Unis de Motion Composites depuis juin 2020. Outre le travail, Chris est instructeur et compétiteur de monoski en plus de pratiquer d’autres activités telles que le vélo à mains et les randonnées en Spyder. Il est aussi bénévole auprès de groupes de support pour personnes handicapées et il donne fréquemment des conférences dans les centres de réadaptation du nord de la Nouvelle-Angleterre.